1g) Autres sujets concernés

D'autres personnages, animaux, civilisations, métiers ou concepts participent également à l'élaboration du corpus "caducéen".

Averrhoes (Ibn Rochd de Cordoue) : juriste et médecin musulman né à Cordoue en 1126.

 

Symboles messianiques : Eglise Saint-Jean de Montmartre, 19-21 rue des Abbesses, 18ème arrondissement. 1894 = début de la construction ; style néo-gothique, Art nouveau ;  architecte = Anatole de Baudot (1834-1915).

Chez les Francs-Maçons. Pour eux, le miroir est le seul juge de l’Homme. Le caducée, quant à lui, a un rapport avec l’alchimie.

Le mercure philosophique permet la conception de la pierre philosophale et aboutit à la transformation de la matière et de l’individu. Selon les textes médicaux d’Arnaud de Villeneuve,  il est des trois principes alchimique (soufre, sel et mercure).

L’Hermétisme rejoint la doctrine de l’alchimie associée à la tradition alexandrine, à la kabbale chrétienne, à Paracelse, aux Rose-Croix, au néoplatonisme. C’est, par ailleurs, une doctrine ésotérique qui se base sur le personnage d’Hermès Trimégiste (3 fois grand), assimilé au dieu égyptien Thot. En effet, tous deux conduisent les âmes des défunts. 

Mendès : Mendès signifie en égyptien « la maison du dieu bélier seigneur de Djedet » ce qui correspond au centre de culte de la métropole du XVIe nome au niveau oriental du Delta du Nil en Basse-Egypte. 
Le bouc de Mendès est connu en occultisme. Eliphas Lévi (XIXe s.) se base sur Hérodote dans l’Enquête et le définit comme un des noms attribués à Baphomet. Hérodote parle d’un dieu bélier de Mendès nommé Banebdjedet. Ce bouc ailé et à poitrine porte sur le front l’étoile à cinq branches ; une torche au milieu de deux grandes cornes et un caducée au niveau du ventre fait d’écailles.

Suite à l’arrivée et à la conquête d’Alexandre le Grand en Egypte et sous la dynastie ptolémaïque, la religion s’est transformée en mêlant les divinités grecques et égyptiennes et aboutit à des dieux hybrides. Hermès a été assimilé au dieu Thot (pour devenir un personnage unique) et il est considéré comme l’inventeur de l’écriture, de l’architecture, de l’arithmétique, de l’arpentage, de la géométrie, de l’astronomie, de la médecine et de la chirurgie. L’assimilation de Thot et de l’Hermès grec conduit à l’Hermès Trimégiste.

Les colonnes jumelles Boaz et Jakin (symbolisent la réunion de la Basse-Egypte avec la Haute-Egypte) deviennent, après Alexandre, les piliers d’Hermès.

Thot et Hermès jouent un rôle conséquent dans la franc-maçonnerie notamment dans les domaines de la science, de l’astronomie. Le Mercure philosophique de Notre-Dame et les « Mercure » du musée de la franc-maçonnerie en sont des exemples.

Knight Christopher, Lomas Robert, la clé d’Hiram, les Pharaons, les Francs-maçons et la découverte des manuscrits secrets de Jésus, 1ère édition : 1996, Paris réédition 1997, réédition 2007, p. 212-214.

Chez les égyptiens, le caducée est attribué au dieu Thot. Il représente l’équilibre des forces, la complémentarité des forces opposées et l’union des contraires.
L’Asclépius des écrits hermétiques : ici, Hermès s’adresse à son disciple, Asclépius, avec comme témoins maléfiques Tat et Ammon. Les Hermetica proviennent de différents auteurs et s’étalent sur une période comprise entre le IIIe s. av. J.-C. et entre le IIIe s. ap. J.-C.
L’alchimie est dénommée « l’art d’Hermès » chez les arabes.
Dachez Roger, Histoire de la médecine de l’Antiquité au XXe siècle. Paris, 2008, p 40, 251, 312. 

En numismatique, le caducée, très fréquent en tant que symbole, fait écho  à des représentations de l’hellénisme oriental. Sous Vespasien (71-73 ap. J.-C.), les tétradrachmes montrent un aigle posé sur un autel mais prêt à s’envoler. Il enserre une palme et un sceptre et dans son bec retient un caducée. l’aigle serait à l’instar de  Mercure, un messager. 
Sous Caracalla, dès 211 ap. J.-C., les monnaies de la ville de Ptolémaïs portent des emblèmes, foudre, harpé, massue et le caducée qui est le plus reproduit. 
Henri Seyrig, Syria, revue d’Art oriental et d’Archéologie, Antiquités syriennes, tome XXXIX, 3-4, Paris, 1962, pp 201-207.

Outre la mythologie, il nous faut aussi aborder les relations, les récits, les interprétations de certains auteurs sur le bâton associé à un serpent même si nous développons peu ces points sur ce site. Nous survolons donc la partie symbolique et biblique du serpent (en particulier avec Adam et Eve, le serpent et l’arbre de la Connaissance, l’arbre de la Vie).

Lors de l’Exode, de nombreux serpents ont mordu les hébreux. Serpents envoyés par Dieu pour ramener les hébreux, jamais contents, à de meilleures dispositions !
Moïse intercède pour eux. Dieu répond : « Fais-toi un serpent brûlant et fixe-le à une hampe : quiconque aura été mordu et le regardera aura la vie sauve » (références : les serpents brûlants, Nombres 21). Le serpent sera d’airain. Serpent entouré d’un tau.
Nous n’évoquerons que peu également, les rapports notés par certains historiens quant aux serpents assyriens, en opposition et qui s’enroulent autour d’un bâton ; ceux babyloniens ; ceux sumériens (début de la médecine :  3500 av. J.-C. A l’époque si l’on est malade, c’est que l’on a pêché) ; quant aux serpents de la tradition hindoue (symbolique dravidienne, tantrisme) ; ceux des mystères d’Eleusis …

En Inde, cela correspond au bâton de Brahma (Brahmadanda).
Comme en Mésopotamie, le caducée évoque la fertilité, ce sont les pierres de serpents (Nagakal : 2 cobras enlacés sous un figuier) que les femmes révèrent pour tomber enceinte. L’énergie de Kundalini : un serpent féminin monte en tournant face à un serpent masculin qui fait de même. Les ailes qui les accompagnent correspondent à l’élan d’une nouvelle vie. Terme sanskrit et tantrique lié aussi aux chakras et au yoga.
Interprétation moderne du caducée : 2 flux énergétiques (1 solaire, 1 lunaire) montent autour d’une colonne vertébrale dont le chakra le plus bas est à la base de la colonne. Il s’en dégage une notion d’équilibre entre le positif et le négatif et de symbiose, d’harmonie du corps et de l’esprit.

A noter quelques graphiques modernes du caducée

Audioprothésiste : caducée surmonté d’un diapason.
Sage-femme : le serpent reprend la forme de la courbure du ventre de la femme enceinte.

Vétérinaire : faisceau de baguettes autour duquel s’enroule un serpent et que surmonte un miroir. L’originalité pour les vétérinaires par rapport aux médecins réside dans le « V ».

En Belgique, il existe un insigne de colonel (dans la branche médicale). 
L’insigne = une barrette verte avec des galons horizontaux en jaune (1 large galon surmonté de 3 galons plus fins) avec un caducée au centre.

 

Symbolisme militaire que l’on retrouve également sur le couvre-chef des douaniers belges, des intendants et trésoriers aux Armées mais également en ce qui concerne la Wehrmacht, cela s’adresse aux officiers d’administration de l’armée de l’air et de certains membres des services administratifs de la marine.
Lors de la fin du XVIIIe siècle, des projets de boutons destinés aux corps de santé des armées sont esquissés.
Trois baguettes en un faisceau symbolisant la Chirurgie, la Médecine et la Pharmacie. Baguettes enlacées par un serpent et surmontées du coq de la Vigilance ou surmontées d’un bonnet phrygien.  
Puis le motif consiste en une ancre constituée de trois branches sur lesquelles un serpent s’enroule.
Le 24 septembre 1804, c’est le miroir qui se substitue au coq au-dessus du caducée entouré d’une branche de chêne à gauche et de l’autre à droite pour évoquer les vertus civiques et militaires.
Plus tard encore, on y ajoute des attributs du 1er empire (Aigle et Couronne).

Ecoles du service de santé des armées : école du Val-de-Grâce (EVDG) à Paris et les écoles militaires de santé Lyon-Bron (EMSLB) à Bron (Rhône). Symbole du caducée porté sur la casquette.

Sources : Jean-Pierre Bayard, le symbolisme du caducée, Paris, 1998, p. 112-113.
Julienne Nicolas, Etude symbolique du caducée médical français contemporain. Thèse d’exercice de Médecine, Université Claude Bernard – Lyon 1, 22 septembre 2015, p. 56-58.

Aux Invalides, au musée des deux guerres mondiales, nous pouvons observer des insignes de coiffures de la 2e division d’Infanterie canadienne où des couronnes surmontent des caducées.

Le serpent qui s’infiltre partout correspond au savoir, il connaît les vertus des plantes, tous les mystères et les secrets. Le serpent lui-même a beaucoup d’autres significations.

Dans la marine (marchande) aux Etats-Unis, un caducée ajouté à 2 plumes d’or croisées sur la manche d’une veste signifie une double fonction : commissaire/pharmacien (Daniel KEYES, des fleurs pour Algernon, Algernon, Charlie et moi, édition augmentée, édition « J’ai Lu », imprimée en Slovaquie en 2021, p. 339).

Ci-dessous, képi de femme gendarme exposé le 1er décembre 2022 en l’église Saint-Etienne-du-Mont (5ème arrondissement) lors de la sainte Geneviève.

                                                     Office central D 94. Environnement – Santé publique. Le deuxième : Commandement – Environnement santé.

gendarmerie_Allemande_1

                       Rondache commémorative associant symboliquement la gendarmerie nationale et la police fédérale d’Allemagne. Lutte contre le covid-19.

Encore plus de légendes

Pour certaines scènes, nous ne possédons aucune représentation parisienne.

Les quatre Arts

Il existe une scène qui représente : Harmonie, Hébé et Aphrodite qui chantent et dansent en se tenant par la main en présence d’Artémis, d’Arès, d’Hermès et d’Apollon qui joue de la cithare et sous les regards de Létô et de Zeus (Hymnes homériques, A Apollon Pythien, 16-29).

    Une petite histoire antique et magique

Chez les grecs, dans la vie quotidienne, le caducée possède des pouvoirs magiques. Il est sacré et son utilisation peut guérir mais à mauvais escient, ce bâton devient néfaste voire mortel, responsable de folie. Il provoque un déséquilibre des forces du corps et de l’esprit, de l’involontaire ou du réfléchi.
Si Mercure touche une personne par le petit bout du thyrse, elle reste en vie. S’il la touche par le grand bout, cette personne meurt.

                                                                                   Chéloné et Mercure

Zeus décide de s’unir à Junon. Il invite à ses noces tous les dieux, les humains et même les animaux. Seule, Chéloné avec mépris refuse de s’y rendre. Mercure note son absence et descend sur terre afin de châtier cette humaine. Il bascule sa maison dans le fleuve qui se trouve plus bas et change Chéloné en tortue. Puis, il l’oblige à porter sa maison sur son dos (rapport avec la lyre). Malheureusement, nous n’avons pas trouvé de représentation de ce mythe.
Source : Mythographes du Vatican I. Traduction et commentaire : Philippe Dain; réviseur : François Kerlouegan. Légende n°100, livre I, Paris, 1995. Annales littéraires de l’université de Besançon, 579.       

 Ganymède et Mercure

Ganymède est le fils du roi de Dardanie, Tros (de Troie). Le jeune mortel est enlevé par Zeus qui pour se cacher de la jalousie d’Héra adopte la forme d’un aigle. Il est élevé au rang d’échanson des immortels et devient l’amant de Zeus. Hermès annonce à Tros, triste de la disparition de son fils, que Ganymède est maintenant immortel sous l’aspect de sa jeunesse et à l’abri de la mort et des maladies.
Il est aussi associé à la constellation du verseau.
Hymnes Homériques, A Aphrodite, 210-215.
Lucien de Samosate
Apollodore, Bibliothèque, livre III, 2.
Ovide, les Métamorphoses, livre X, 143-161.

Mélampous

Mélampous (dont les pieds noirs ont bruni au soleil) a pour parents Amythaon et Idomène.
A la fois bercé par Apollon dans les arts prophétiques et médecin, ce devin-guérisseur est parfois en présence d’un caducée. Là non plus, nous n’avons pu trouver de portrait.
Un couple de serpents ayant été tués par des serviteurs, il dresse un bûcher pour leurs funérailles et éduque les serpenteaux. C’est grâce à la purification, réalisée dans ses oreilles, par les bébés serpents qu’il peut comprendre le langage des serpents, le chant des oiseaux et lire dans les entrailles des animaux. Légende du VIe siècle.
Apollodore, Bibliothèque, I, 9, 11-13; II, 2.2.
Cicéron, De Natura Deorum, livre III, XXI, 53. 45 av. J.-C.
Diodore de Sicile : Mythologie des Grecs, Bibliothèque historique, livre IV, 68.4.
Hésiode, Fragments du Catalogue des femmes, 131.
Hérodote, Histoires, II, 49.
Homère (fin VIIIe  siècle av. J.-C.), Odyssée, XI, 287 et suivantes; XV, 225 et suivantes.
La Mélampodie, Fr. 270-279.
Pausanias, Périégèse, IV, 36,3.
Probus, sur Virgile, Eglogue 6, 48.
Bibliographie : Dachez Roger, Histoire de la médecine de l’Antiquité au XXe siècle, Paris, 2008, p. 67-69.

                                                                                    Zeus, Hermès, Athéna, Héra

  • Cette fois, la nouvelle aventure de Zeus, celle avec Métis, se révèle dangereuse pour l’infidèle. En effet, si le fruit de leur union s’avérait être un fils, il détrônerait son père.
    Quelques temps plus tard, Zeus ressent un mal de crâne intense. Ses cris alertent Hermès. Ce dernier demande à Héphaïstos (Prométhée selon les légendes) de pratiquer avec son marteau, une ouverture dans le crâne de Zeus afin de le soulager. Il en jaillit, toute habillée et armée, la déesse Athéna.
    Hésiode, Théogonie, v. 886-900.
    Eschyle, Euménides, 293, 736.   
  • Sur les vases antiques, Zeus et Héra sont parfois opposés à Hermès et Athéna. Les silhouettes de ces deux derniers sont très fréquentes ensemble sur les poteries. 

                                                                                        Athéna, Hermès, Apollon

Hermès est le médiateur entre Athéna et Apollon.
Ces trois personnages sont fréquents sur les céramiques.

        Alcmène

Amphitryon, roi de Tirynthe et mari d’Alcmène remarquée par Zeus, part à la guerre. Zeus en profite pour séduire Alcmène en prenant l’apparence du stratège et l’accompagne longuement dans la chambre. L’absent, revenu, s’étonne que sa femme ne manifeste pas plus sa joie et elle, elle est surprise qu’il ne se souvienne plus de leur nuit mouvementée. C’est l’aveugle Tirésias qui leur dévoile la vérité. Amphitryon, jaloux, décide de sacrifier sa femme sur un bûcher. Mais Zeus déclenche une averse pour la sauver du feu. Hermès participe à l’aspersion. Alcmène est la mère d’Hercule.
Sources :
Euripide, les Héraclides, Alcmène [869-1050].
Hésiode, le Bouclier .
Homère, – L’Iliade, chants, XIV, 323-324.
Odyssée, XI, 266-268.
Sosie et Mercure
Le dramaturge Plaute a écrit vers 187 av. J.-C. son Amphitryon. Dans cette pièce Sosie est un esclave dont Mercure prend l’aspect. 
Molière a également composé son Amphitryon en 1668. Là Sosie est un serviteur du roi de Tirynthe. Mercure prend son apparence afin d’éviter qu’il ne perturbe la rencontre de Zeus et de la reine.

  Déméter et Perséphone

Déméter (Cérès) : fille de Cronos et de Rhéa. Mère du blé et de la terre. Sœur de Zeus et d’Hadès. Mère de Perséphone.
Perséphone (ou Coré, Proserpine). Elle est enlevée par Hadès, dieu des Enfers. Au désespoir, elle implore Zeus qui ne l’entend pas et qui fait de Perséphone la femme de son frère. Déméter de rage fuit l’Olympe et part chercher sa fille pendant des jours et des jours. Elle menace les dieux d’affamer le monde si elle ne peut retrouver sa fille et lui parler. Finalement, c’est Hermès qui va chercher Perséphone au Tartare. Puis Zeus décide que la fille de Déméter passera l’hiver aux Enfers et le restant de l’année avec sa mère sur l’Olympe.
Diodore de Sicile, Mythologie des Grecs, Bibliothèque historique, tome 2, livre V. Par M. Ferd. Hoefer, Paris, 1851.
Hymnes homériques, A Déméter, 335-415.

  Avec Priam

C’est Hermès qui guide Priam quand, lors de la Guerre de Troie, il veut rejoindre le camp des grecs. Ceci afin d’y retrouver Achille, le meurtrier de son fils Hector.
Hermès le divin messager de Zeus aide Priam à récupérer la dépouille de son fils Hector auprès d’Achille.  Pour cela, Hermès fournit une escorte à Priam afin de se rendre au camp ennemi et de rencontrer le chef des myrmidons.
Homère, L’Iliade, chants, XXIV, 460 sqq.

    Deucalion et le déluge

Le mythe du déluge existe chez de nombreuses civilisations.
Ici, nous parlons du héros grec Deucalion dont le père est le Titan Prométhée, la mère Pronoia et la femme Pyrrha (fille d’Epiméthée et de Pandore).
Il est roi de Phthie en Thessalie.

Zeus garde une rancœur envers les hommes et tout spécialement envers Lycaon et ses sujets, les Arcadiens. En effet, il n’a jamais « digéré » la soupe aux tripes (d’un jeune enfant) servie par ce roi. Il décide donc de se venger en déversant sur terre des quantités astronomiques d’eau pendant neuf jours et neuf nuits. Tous les éléments se déchaînent. Iris, la messagère d’Héra participe au déluge en aspirant les eaux afin d’alimenter les nuages. Zeus juge Deucalion et sa femme seuls dignes d’échapper à la punition et permet à Prométhée de renseigner son fils. Ce dernier construit un coffre pour s’y protéger avec Pyrrha. Lors du retrait des eaux, les époux échouent sur le mont Parnasse (selon Pausanias). Mais le couple pleure l’Humanité disparue et implore la puissance céleste afin que la terre soit repeuplée. Alors la déesse, Thémis Fatidique, rend cet oracle : « Eloignez-vous du temple, voilez-vous la tête, détachez la ceinture de vos vêtements et jetez derrière votre dos les os de votre grand-mère. » Ils finissent par comprendre et lancent des pierres par-dessus leurs épaules. Chaque pierre se transforme en une figure humaine ; masculines pour celles jetées par Deucalion ; féminines pour celles jetées par Pyrrha. Et la terre se repeuple (Ovide).

Selon une autre version, c’est Hermès qui obtient la sauvegarde du couple et Zeus l’envoie pour exaucer les vœux de Deucalion. Le couple pénètre dans un temple pour remercier les dieux de les avoir épargnés. Hermès observe la scène derrière un pilier. L’oracle délivre la même réponse que ci-dessus. Hermès reste témoin de la scène du repeuplement de la Terre puis une fois le souhait des époux réalisé, le messager retourne faire son rapport à Zeus

Sources :
Apollodore
, Bibliothèque, I, 7, 2; III, 8, 1 et 14, 5.
Epicharme, Pyrrha, P. Oxy. XXV 2427, fr. 1 et 27.
Ovide, Métamorphoses, I, 169-415.
Pausanias, Périégèse, I,40,1.
Pindare, Odes, IXe Olympiques, IX, 42-53.

Bibliographie :
Mallarmé
Stéphane, Les Dieux antiques, 1880, J. Rothschild, p. 153-155.

Les jumeaux Amphion et Zéthos

Fils de Zeus (Zeus sous la forme d’un satyre) et d’Antiope (fille du dieu fleuve Asopos selon Ovide), laquelle les abandonne à leur naissance près d’une grotte et d’une fontaine afin de les protéger. En effet, elle s’enfuit pour éviter la colère de son père qui se tue de désarroi après avoir demandé à son frère Lycos de punir sa fille. L’oncle l’emprisonne. Antiope, du fait de sa beauté provoque la jalousie de la 2ème femme de Lykos, Dircé qui la considère comme servante. Elle finit enfin par s’échapper et retrouve ses fils devenus adultes. Tous les 3 se vengent en tuant Lycos et Dircé. Les jumeaux deviennent les rois de Thèbes. Mais Dionysos vénéré de Dircé veut à son tour se venger du meurtre de la femme de Lycos. Il rend folle, Antiope qui du coup erre dans toute la Grèce. L’histoire se termine bien car Phocos (petit-fils de Sisyphe) la rétablit et l’épouse.

La légende attribue à Hermès l’éducation des jumeaux. Hermès offre une lyre à 7 cordes à Amphion qui ainsi chante merveilleusement. Quant à Zéthos, il devient berger.  

Sources :
Apollodore
Bibliothèque, II, 12, 6 ; III, 5, 5.
HomèreOdyssée, XI, 260-265.
HyginFables, VII-XI.
OvideMétamorphoses, VI, 271.
Pausanias, Périégèse, II, 6, 4 ; V, 16, 4 ; VI, 20, 18 ; IX, 5, 6 ; X, 32, 11.

Un roi pour Pisa

Les 2 frères jumeaux, Atrée et Thyeste tuent leur demi-frère Chrysippe. De ce fait, leur père Pélops les chasse du Royaume de Pisa. Ils se réfugient à Mycènes dont le roi est Eurysthée qui meurt peu de temps après sans enfant. Un oracle conseille de prendre comme nouveau roi, un des fils de Pélops. Afin d’obtenir le trône, Atrée promet à Artémis son plus bel agneau. Il découvre, dans son troupeau, un ovin tout doré mais au lieu de l’offrir à Artémis, c’est sa femme, Erope qui en reçoit l’hommage. Mais cette dernière l’offre à Thyeste, son amant. La possession de cet agneau désigne le futur roi. Hermès conseille Atrée afin qu’il puisse récupérer le trône. Thyeste se dit prêt à rendre la souveraineté à son frère dès lors que le soleil parcourra son cycle à l’envers. Zeus aide à ce miracle.
Donc, Atrée devient roi mais il veut se venger de son frère et de sa propre épouse. Il tue ses neveux, les cuit et donne leurs membres à manger à Thyeste.

Ixion

Ixion est fils de Phlégyas (roi des Lapithes) et mari de Dia (fille de Déjonée). Avant son mariage, il promet au père de la future mariée des cadeaux fabuleux. Mais Ixion ne tient pas sa promesse et Déjonée pour se venger lui vole ses chevaux les plus précieux. Mais le beau-fils, tout autant revanchard, finit par inviter le voleur et le jette dans une fosse en feu. Ixion est banni et n’a plus un seul ami suite à cet acte mortel. Même les prêtres de Thessalie ne veulent pas le purifier. Seul Zeus prend pitié d’Ixion et l’invite à la table des dieux. Seulement Ixion est subjugué par Junon et lui avoue son amour. La déesse n’accorde aucune attention à cet « hommage ». Par contre, Zeus, en colère, le précipite dans le Tartare. Et c’est Mercure qui l’attache à une roue sans cesse en mouvement pour l’éternité. 

Les dieux des arabes

Le culte des Mennaïdes

Les monnaies du Chalcis du Liban nous apportent des renseignements sur les pratiques religieuses de la plaine de la Békaa au Liban.
Hermès et son caducée se retrouvent sur les représentations d’un dieu des Mennaïdes comme une version d’une divinité champêtre de la Békaa.

Au Liban, tous les dieux, même localement (Iturée) , peuvent être assimilés par le nom, par l’aspect et par les attributs à un dieu grec.
Un exemple d’assimilation se trouve sur l’autel de Brahlia conservé au musée de Damas. Le caducée (sur la face opposée à celle du dieu Apis) est devenu l’attribut d’Apis et de Zeus.
Paul Collart, Pierre Coupel, l’autel monumental de Baalbek, Paris, 1951, pl. 81, 3 ; 82,13 ; 85,34.
Hajjar Youssef, AAA 27-28, 1977-1978, p. 187-195.
Seyrig Henri, Syria.Archéologie, Art et Histoire/année 1962/39-3-4/pp. 193-211.
https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1962_num_39_3_5596

Asclépios, Hygie … ont une personnalité aussi bien libanaise, syrienne que phénicienne.

Damascius dans une de ses versions sur l’origine du nom de la ville de Damas expose 5 explications qui lui ont été rapportées.
Il cite Etienne de Byzance dans le livre III d’Ethnica (VIe siècle ? ) qui explique que le Géant Ascos avec l’aide de Lycurgue jette Dionysos ligoté dans un fleuve. Hermès récupère et libère Dionysos puis écorche Ascos et transforme sa peau en outre à vin.
Autre commentaire : Damascos d’Arcadie (fils d’Hermès et d’Halimèdé) érige une cité en Syrie.
Ou alors encore : Damascos endommage les vignes de Dionysos lequel furieux s’empare du dévastateur et l’écorche.
Deux autres explications sont tirés de l’Etymologicum magnum.

Il y a dans ces légendes un antagonisme entre les dieux arabes et les dieux grecs.

Julien Aliquot, Dans les pas de Damascius et des néoplatoniciens au Proche-Orient : cultes et légendes de la Damascène, Revue des études anciennes, 2010, 112 (2), pp. 363-374, haslshs-00579437.

Pour Mercure : https://shs.hal.science/halshs-00591260/file/Aliquot-Topoi-16-2009.pdf

Laisser un commentaire